Étiquetage obligatoire lié aux conditions d’élevage

Publié le 9 juin 2022
ALLEMAGNE
Par beautiful-actions

D’après les plans dévoilés par le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, le mardi 7 juin, tous les produits d’origine animale fabriqués et vendus en Allemagne devront bientôt afficher des informations concernant les conditions d’élevage des animaux.

Les producteurs seront tenus de mettre en place ces nouvelles mesures de manière progressive au cours des deux prochaines années.

Cem Özdemir a souligné lors d’une conférence de presse la nécessité que l’élevage en Allemagne respecte le bien-être animal pour être en phase avec l’avenir. Il a présenté un document de référence visant à établir un système national d’étiquetage pour les produits issus de l’élevage animal.

Les trois partis au pouvoir en Allemagne avaient déjà inclus dans leur accord de coalition l’objectif de mettre en place un label obligatoire pour le bien-être animal. Peu après son entrée en fonction en décembre, M. Özdemir a annoncé que ce label serait introduit avant la fin de l’année, du moins pour certains groupes de produits.

Selon le ministre, ce label devrait permettre de rendre plus transparents les investissements des agriculteurs en matière de bien-être animal et offrir davantage de transparence aux consommateurs.

Il a souligné que les consommateurs souhaitent connaître les conditions de vie des animaux dont proviennent les produits qu’ils achètent et exprimer leurs préférences pour le bien-être animal à travers leurs choix d’achat, dans la mesure du possible.

Actuellement, l’Allemagne ne dispose d’aucun label d’État obligatoire pour les produits d’origine animale.

L’année précédente, le projet de l’ancienne ministre conservatrice de l’Agriculture, Julia Klöckner, visant à instaurer un label d’État volontaire avait échoué en raison de l’opposition des sociaux-démocrates (SPD), le partenaire de coalition de l’époque, qui préféraient un label obligatoire.

Le projet de Cem Özdemir prévoit un étiquetage clair des conditions de vie des animaux pour les produits d’origine animale, tout comme les œufs qui indiquent le mode d’élevage des poules pondeuses. Il distingue cinq types d’élevage différents, allant de l’élevage en intérieur sans accès extérieur ni air frais à l’élevage en plein air, avec une catégorie spécifique pour la production biologique.

L’obligation d’étiquetage s’appliquera à toutes les denrées alimentaires contenant des produits d’origine animale, y compris les produits transformés tels que les pizzas surgelées au pepperoni ou les salades avec du poulet en lanières.

La première étape consistera à imposer l’obligation d’étiquetage uniquement sur la viande de porc fraîche vendue au rayon frais ou surgelée, avant de l’étendre progressivement à d’autres produits.

Cependant, certains écologistes et défenseurs des animaux estiment qu’il reste des améliorations à apporter. Greenpeace a notamment souligné que des produits tels que le jambon, les produits transformés surgelés et la viande de bœuf et de volaille ne sont pas encore inclus dans cette réglementation.

De plus, l’organisation Foodwatch partage une opinion similaire, estimant que le mode d’élevage en lui-même ne donne que peu d’indications sur le véritable bien-être des animaux.

L’Association des agriculteurs allemands (DBV) considère que le concept proposé par M. Özdemir constitue un premier pas important, mais présente encore d’importantes lacunes. Elle souligne que tant qu’aucun calendrier précis n’est établi pour étendre l’obligation d’étiquetage aux produits transformés et à d’autres types de viandes que le porc, le concept risque d’avoir peu d’impact sur le marché.

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