L’Équateur devient le premier pays à reconnaître les droits juridiques des animaux sauvages
Cette décision historique découle d’une mésaventure tragique, subie par un singe laineux nommé Estrellita. Capturée illégalement dans la nature à l’âge d’un mois, cette femelle singe vivait avec Ana Beatriz Burbano Proaño et sa famille depuis 18 ans, lorsque les autorités locales l’ont arrachée de force à son foyer pour la transférer dans un zoo (au motif que la possession d’un animal sauvage est interdite). Moins d’un mois plus tard, l’animal est décédé d’un arrêt cardio-respiratoire. Le drame soulève deux faits importants : l’animal a d’abord été retiré de son milieu naturel, puis a été soudainement arraché à un environnement devenu familier. D’où la décision d’établir de nouvelles règles pour garantir le bien-être des animaux sauvages.
L’Équateur était déjà le premier pays au monde à reconnaître, dès 2008, les droits de la nature au niveau constitutionnel. Sur la base de cette législation, la Cour constitutionnelle équatorienne a récemment interdit les projets d’exploitation minière dans la forêt de Los Cedros, une réserve naturelle protégée qui abrite de nombreuses espèces animales et végétales rares. « C’est une victoire historique en faveur de la nature », avait déclaré Natalia Greene de l’Alliance mondiale pour les droits de la nature, suite à cette décision.
Le pays va aujourd’hui encore plus loin, en élargissant les droits de la nature aux animaux à l’échelle individuelle, leur offrant ainsi un véritable statut juridique. Le nouveau texte de loi précise que les animaux ne devraient pas être protégés uniquement d’un point de vue écosystémique ou d’un point de vue axé sur les besoins des êtres humains, mais principalement d’un point de vue axé sur leur individualité et leur valeur intrinsèque.
Le droit de vivre dans un environnement exempt de cruauté et de peur – Lire la suite –